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LES ENFANTS D’UBU…

Le grand théâtre de l’absurde poursuit son show – c’est mieux dit en anglais – sur la scène électorale, ce qui n’a en soi rien d’étonnant, avec à l’affiche l’insubmersible numéro de duettistes naufrageurs de la Profession IFEC et ECF. 

Les votes à la CNCC et aux CRCC auront lieu au cours de la deuxième quinzaine du mois avec une proclamation des résultats le trente. Le challenge – c’est mieux dit en anglais – est de taille : achever l’équarrissage des professionnels pour en réduire d’ici quelques années le nombre à tout au plus trois mille, la majorité étant regroupée au sein des firmes internationales et réseaux multiplexes variés. 

Toujours incomparable d’inefficacité dans la défense de l’exercice libéral, ECF décide de ne pas présenter de liste au niveau national et opte résolument pour l’absurde – pardon ! pour le nonsense, c’est mieux dit en anglais – alors que les présidents de compagnies régionales ECF seront automatiquement présents au Conseil national. Comprenne qui peut… 

La scène théâtrale ayant comme la nature horreur du vide, IFEC l’anime donc seule en occupant l’espace. Même si l’essentiel de son electoral project – c’est mieux dit en anglais – repose tranquillement sur la mainmise totalitaire du collège EIP, IFEC se prend à verser dans la séduction éhontée en cajolant le vote libéral ! 

C’est ainsi que les électeurs franciliens – mais Paris n’est pas la France ! – ont tous reçu, postée par la tête de liste régionale IFEC, une carte personnelle de vœux de rentrée – generous attention ! – ayant pour devise « Dear future, we are ready » car, comme on sait, c’est mieux dit en anglais ! 

Et comme si nous n’avions pas déjà compris qu’IFEC est toujours ready au service de ses grands mandants en coulisses, la carte nous explique entre deux volutes de cigare de Churchill que « mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne nous prenne par la gorge » ! Comme si l’immense majorité des commissaires aux comptes n’était pas déjà prise à la gorge par la loi PACTE et le rapport de Cambourg… Le père Ubu, roi ivre de son pouvoir, peut être rassuré : il ne manque pas de postérité ! Laissons ces tristes manœuvres. 

Le problème reste entier. Même si pour Visions D’Experts, la partie est quasiment déjà perdue et les compagnies régionales condamnées, reste à savoir s’il faut encore voter et comment. 

Nous en avons débattu. S’abstenir équivaut à renoncer, même si c’est pour des instances vidées de leur justification appelées à l’être encore davantage. Cela n’est pas dans nos gênes. S’élever contre les mystifications syndicales ou institutionnelles, voire les liaisons dangereuses -confère la présence étonnante sur la liste ECF à la Compagnie d’Aix-Marseille du dirigeant local d’un Big-, l’est davantage. 

Nous voterons donc. Comment ? Il n’y a guère de vote sensé que le vote blanc, ce que permet le mode de scrutin. Comment, sinon, s’élever contre cette farce électorale en restant fidèle à nos convictions ? Ce choix par défaut n’est certes pas glorieux, mais y en a-t-il un autre de pertinent au service de la défense et de la promotion de l’exercice libéral indépendant ? 

Stéphane BENAYOUN,
Candidat à la Présidence du CSO
stephane.benayoun@visionsdexperts.fr