Nous voici prochainement conviés à un « Campus Experts » durant lequel, nous assure-t-on, nous allons pouvoir nous former, notamment sur les nouvelles missions développées en commissariat aux comptes, nous intéresser à l’IA et surtout vivre de réels moments conviviaux. Tout cela financé en grande partie par nos partenaires dans le cadre de ce qui ressemble de plus en plus à des comices agricoles, y compris les remises de prix.
Après le cataclysme de la Loi Pacte et dans le contexte de fusions des Régions imposée par notre Tutelle, nous aurions peut-être apprécié d’être convoqués à une Assemblée générale afin de pouvoirnous exprimer, voire voter – on peut rêver ! – sur ces changements profonds, c’est-à-dire sur la façon dont ils ont été jusqu’à présent gérés par les élus et sur la façon dont ceux-ci envisagent la suite.
Tout nous incite à penser qu’il s’agit là d’une fusion-absorption opaque. Rien sur les mandats électifs de 2 ans qui se prolongent sans échéance ! Rien sur le sort des salariés du CRO absorbé ! Rien sur les conséquences financières de cette fusion !
Le dernier rapport de la Cour des Comptes montre pourtant que la réforme territoriale a engendré d’importants surcoûts, bien loin des économies d’échelle promises. Tout montre également un besoin de proximité avec l’institution pour accompagner les mutations de notre environnement. Qu’en pensent en particulier nos confrères et consœurs ardennais qui semblent être projetés dans la quatrième dimension ?
Sur ces deux jours de « Campus Experts » peut-être subsistera-t-il une AG statutaire, à priori commune, même si la notion peut surprendre. Sans doute sera-t-elle réduite au visionnage tranquille de souriantes vidéos – soyons modernes – des réalisations de l’année 2018…
Alors, puisqu’il ne nous reste que cela pour nous faire entendre, pourquoi ne pas voter contre les rapports moraux ? Sans vouloir remettre en cause le respectable travail de terrain des élus régionaux, démontrons par l’absurde – ou plutôt par la raison ! – que notre voix n’est pas entendue – mais l’a-t-on fait seulement entendre ? – et que la tutelle exercée par l’administration est totale !
Nous ne pouvons compter ni sur IFEC, ni sur ECF trop occupés au niveau national à organiser entre eux leur maintien solidaire au pouvoir.
Il est grand temps de remettre en priorité une des valeurs de notre identité professionnelle : l’indépendance.
Eric VANDEPORTAL